29 septembre au 3 octobre
L’installation dans le salariat a longtemps signifié reconnaissance du mérite et progression sociale. Il est particulièrement préoccupant que l’appartenance aux classes moyennes ne s’accompagne plus d’une vision positive de la promotion par le travail. Le pouvoir d’achat n’est pas le seul sujet de revendication : c’est une incertitude plus large sur les coordonnées du progrès social qui est en cause.
Malgré le ralentissement de l’inflation, après le pic de 2022-23, les Français restent inquiets pour l’évolution de leur pouvoir d’achat. Quand on les interroge, les salariés du privé considèrent dans leur majorité que leur rémunération a stagné, voire reculé, ces dernières années. Plus surprenant, ils ne se tournent pas en priorité vers leur employeur pour corriger cette situation, comme si les difficultés économiques des entreprises étaient intériorisées. Ce sont les pouvoirs publics qui sont interpelés pour améliorer les conditions de vie. L’analyse de ce paradoxe, qui ressort de l’enquête de Terra Nova menée avec l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), permet de mieux comprendre les attentes des salariés du privé vis-à-vis de leur employeur. Au-delà du niveau des rémunérations, c’est un certain flou qui entoure le système des rémunérations, une opacité des critères de progression, qui nourrit un sentiment d’injustice.
Ce sentiment est particulièrement ressenti au sein de la catégorie des « professions intermédiaires » montre encore l’enquête. Les petites classes moyennes expriment un niveau de mécontentement plus élevé même que les salariés plus modestes. Thierry Pech inscrit dans la longue durée l’analyse de ce malaise des catégories longtemps considérées comme les « classes d’équilibre » de la société, qui se voient aujourd’hui perdantes et en décrochage. Quel est donc le profil de ces « professions intermédiaires » qui doutent de leur progression professionnelle et sociale ?
Les entreprises doivent définir leur stratégie vis-à-vis du changement climatique. La prise de conscience semble à la fois disparate et lacunaire. Comment identifier les facteurs de blocage ? On sait déjà que le coût de l’inaction sera supérieur à celui de l’anticipation, rappelle Amélie Lummaux. Encore faut-il pouvoir identifier les bonnes actions et les investissements utiles, alors que le nombre de variables et d’incertitudes à prendre en compte est particulièrement complexe. En outre, les domaines d’activité et, surtout, les localisations géographiques des entreprises n’exposent aux mêmes risques. Des pistes apparaissent pourtant pour rendre plus lisible le coût de l’inaction climatique.
Le mécontentement des professions intermédiaires est l’un des faits marquants de la période. D’où vient ce malaise des petites classes moyennes en France ? Thierry Pech analyse ici les déterminants d’un possible retournement de ces catégories, longtemps regardées comme des « classes d’équilibre ».
Les entreprises et l’adaptation au changement climatiquePar Amélie Lummaux Alors que les besoins d’investissement pour l’adaptation au changement climatique sont considérables, l’adaptation demeure aujourd’hui un sujet émergent, voire inexistant, au sein de nombreuses entreprises. Dans ce contexte, le présent rapport s’interroge sur l’existence d’un « business model » de l’adaptation. Il met en lumière les difficultés concrètes rencontrées par les entreprises pour bâtir et déployer une stratégie adaptée, explore le cadre dans lequel des mesures d’accélération pourraient être mises en place et examine les leviers susceptibles de favoriser le financement et la mise en œuvre, par le secteur privé, d’actions dédiées à l’adaptation. |
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