3 au 7 février 2025
Travailler, acheter, jeter : la promesse de la société de consommation, dans une roue sans fin, n’offre guère de répit ni d’échappatoire. La croissance continue de nos déchets atteint des niveaux absurdes et insoutenables d’un point de vue environnemental. Des marques sont même spécialisées dans la fast fashion et l’obsolescence programmée des objets technologiques. Un autre modèle, plus responsable, est pourtant possible. Mais c’est un apprentissage à la fois individuel et collectif, qui commence tout en amont des filières de production et se poursuit jusqu’au recyclage et au réemploi.
Parmi d’autres déclinaisons de l’accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, la réduction de nos déchets représente un projet ambitieux qui touche directement à notre vie quotidienne. Il y a 5 ans, un texte de loi établissait la feuille de route pour sortir du tout-jetable et entrer dans une nouvelle logique, appelée économie « circulaire ». Forte de 130 articles, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) repose sur cinq axes stratégiques : mieux produire, mieux informer les consommateurs, réduire les plastiques à usage unique, lutter contre le gaspillage et l’obsolescence programmée.
Pour proposer un bilan de cette loi, nous avons demandé à la Secrétaire d’État qui l’avait portée ainsi qu’à de nombreux responsables politiques, observateurs et acteurs économiques impliqués dans sa mise en œuvre de présenter leur état des lieux. Il en ressort un riche dossier qui reconnaît les ambitions de ce texte mais, dans l’ensemble, en regrette une insuffisante application. L’économie circulaire offre de nombreuses opportunités : celle de réduire l’impact écologique de nos modes de production et de consommation bien sûr, mais aussi celle de corriger les dérives d’une économie linéaire, encourageant le dumping social et environnemental, où les prix bas attirent les consommateurs au détriment de l’emploi et de la planète.
Autre bilan, sur une autre échelle de temps, celui de l’action de l’organisme public chargé de la restructuration industrielle, créé en 1974. Cinquante ans plus tard, le CIRI est toujours actif. Alors qu’on parle depuis plusieurs années de la réindustrialisation de nos territoires, comment évaluer l’action de cet organisme pionnier du soutien industriel ? L’économiste Elie Cohen, qui avait consacré un livre à ce sujet en 1989, revient ici sur l’histoire des interventions publiques dans les restructurations économiques et expose ce que pourrait être aujourd’hui une nouvelle politique industrielle.
En Serbie, des manifestations étudiantes contre la corruption qui sévit sous la présidence Vučić constituent la plus large mobilisation de la société civile depuis la chute de Milosevic en 2000. Dangereusement attirée par le modèle illibéral hongrois et perméable à la propagande du Kremlin, la Serbie de Vučić est une candidate ambiguë à l’entrée dans l’Union européenne. Mais quel est l’objectif politique des jeunes manifestants ? Après l’inculpation du ministre des transports et la démission du Premier ministre, quelle mesure pourrait leur donner satisfaction ? Est-ce le début d’un renouveau politique pour l’opposition démocratique ?
A l’occasion des cinq ans de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), Terra Nova publie un dossier spécifique sur cette loi, particulièrement ambitieuse sur le plan environnemental. De nombreux acteurs, économiques et politiques, partagent ici leurs analyses de la mise en œuvre opérationnelle de la loi et proposent des pistes et solutions pour aller plus loin.
Le CIRI, Comité Interministériel de Restructuration Industrielle, a été créé en 1974 sous le nom de CIASI (comité interministériel d'aménagement des structures industrielles), entité hors norme pour faire face au choc pétrolier. Un demi-siècle plus tard, le CIRI existe toujours mais a-t-il réussi à ralentir le déclin industriel de la France ? Après une immersion d’un an dans cette structure administrative unique, l’économiste Elie Cohen avait publié, en 1989, un livre sur le CIRI, « L’Etat brancardier », devenu un classique, où il analysait les grandes faillites de la décennie et s’interrogeait sur la façon dont l’Etat avait réagi. Quel regard porte-t-il cinquante ans plus tard sur la « politique publique du déclin industriel » ?
Les manifestations de masse, déclenchées par l'effondrement meurtrier de l'auvent de la gare de Novi Sad, sont devenues le plus grand mouvement antigouvernemental depuis un quart de siècle en Serbie. Les manifestants rejettent les élections et la politique partisane, le contrôle du Président Aleksandar Vučić continue de s'éroder et aucune force politique n'a été en mesure de capitaliser sur la crise. Comme aucune des deux parties n'est disposée à reculer, où mène ce mouvement ?
Ce que l’IA générative fait au travail et à l’emploiPar Marie Degrand-Guillaud |
La Grande Conversation est la revue intellectuelle et politique de Terra Nova
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