24 au 28 novembre
L’ultimatum de Trump expirait pour la fête de Thanksgiving, le jeudi 27 novembre : les Ukrainiens étaient sommés d’accepter un plan de paix écrit à l’encre sympathique russe et rendu public par l’administration américaine le 20 novembre. Une négociation à Genève avec Marco Rubio, le Secrétaire d’Etat américain, et des délégations ukrainienne et européenne a temporairement retardé l’échéance. Mais l’épisode a rappelé l’étrange réceptivité du président américain à la propagande russe. Celle-ci, déjà remarquable dès le premier mandat de Trump, n’était jamais apparue aussi transparente.
La révélation dans la presse du verbatim d’un échange téléphonique de l’envoyé spécial de Trump auprès du Kremlin, Steve Witkoff, avec son interlocuteur russe, Youri Ouchakov, n’a fait que confirmer la proximité du premier cercle de connaissances de Trump avec les hommes de Poutine. La vanité et la vénalité ont toujours été les leviers des actions d’influence. Avec l’homme de la Maison Blanche, les services russes, dont Poutine lui-même est issu, ont un large terrain ouvert à leur savoir-faire. L’échange téléphonique entre les présidents russe et américain, préparé par la conversation déjà mentionnée entre Witkoff et Ouchakov, consistait précisément à féliciter abondamment Trump de l’obtention d’un cessez-le-feu à Gaza. Oubliées, les menaces de nouvelles sanctions contre l’économie russe ! La rencontre à venir entre Witkoff et Poutine à Moscou recèle de nombreuses incertitudes, entre pression de Washington pour décrocher un nouveau « deal » et surdité russe, qui maintient tous ses objectifs de guerre. Le texte russo-américain rendu public le 20 novembre servira sans doute de point de départ de leur échange, même si, depuis, des contre-propositions européennes ont été formulées.
Pour comprendre la stratégie russe sur le dossier ukrainien, le point de vue de l’ambassadeur Pierre Lévy, en poste à Moscou précisément au moment du déclenchement de la guerre, est particulièrement précieux. Fort d’une longue expérience de la diplomatie russe, Pierre Lévy montre que l’offensive contre l’Ukraine s’inscrit dans la longue durée. Elle ne vise pas seulement des gains territoriaux à l’Est de l’Ukraine. Son objectif est d’imposer une « souveraineté limitée » à l’Ukraine et, au-delà, de promouvoir une position historique révisionniste, contestant l’ensemble de l’ordre géopolitique issu de la disparition de l’URSS, responsable selon le maître du Kremlin d’une inacceptable relégation de la Russie sur la scène internationale.
Comme de nombreux autres pays proches, la France souffre d’une crise du logement. La difficulté pour les jeunes ménages à se loger et le taux d’effort qu’il faut en moyenne consacrer au logement sont des indicateurs majeurs de cette crise. Mais pourquoi aucun pays ne semble-t-il avoir trouvé la solution à une difficulté à la fois parfaitement identifiée et qui constitue une des préoccupations majeures des ménages ? Bernard Vorms et Bernard Coloos proposent ici une comparaison permettant de comprendre pourquoi il est si difficile d’agir sur la construction et sur les prix. Différentes politiques du logement sont mises en œuvre pour défendre l’accès au logement mais aucune politique ne permet de répondre au besoin de logement par les seuls mécanismes du marché.
Après avoir exercé de nombreuses responsabilités au Quai d’Orsay qui l’ont conduit à suivre en profondeur la question des relations des pays européens à la Russie, Pierre Lévy a été ambassadeur à Moscou dans la période décisive du lancement de la guerre de grande ampleur contre l’Ukraine. Dans "Au cœur de la Russie en guerre" (Tallandier, 2025), il fait le récit de son expérience directe des événements et donne son analyse de la stratégie de longue durée développée par Vladimir Poutine.
En France, le thème de la crise du logement est omniprésent, le plus souvent abordé dans une optique strictement nationale, en référence à l’action ou à l’inaction des pouvoirs publics sur lesquels il s’agit de faire pression. Qu’en est-il dans les autres pays ? Quel jugement porte-t-on sur les conditions de logement des ménages et sur la politique suivie par les pouvoirs publics dans ce domaine ?
Le 20 novembre, un « plan de paix » négocié entre les deux émissaires spéciaux des présidents américain et russe, Steve Witkoff et Kiril Dimitriev, a été présenté dans un premier temps comme un ultimatum à l’Ukraine. Dans les jours qui ont suivi, des négociations organisées en urgence à Genève entre le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, une délégation ukrainienne et les conseillers à la sécurité des grands pays européens, ont formulé des contre-propositions. Pressés par Trump, Witkoff et Poutine doivent se rencontrer début décembre à Moscou pour poursuivre la discussion. Manœuvre russe ou véritable opportunité de paix ?
Les virus n’ont pas besoin de visasPar Hakim El Karoui et Léo Stern La mobilité internationale continue de s’intensifier et, avec elle, la circulation de maladies, phénomène aggravé par les effets du réchauffement et de la perte de biodiversité. C’est un risque sanitaire qu’il nous faut apprendre à gouverner. Malgré les tentations de fermeture migratoire des pays du Nord et malgré le recul possible du commerce mondial, les épidémies mondiales menacent toujours. C’est pourquoi les efforts internationaux en faveur de la sécurité sanitaire restent prioritaires. |
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