14 au 18 octobre 2024
Une fois de plus, tous les regards seront tournés vers Washington le 5 novembre prochain. Divisés ou insouciants, les Européens ne se sont pas véritablement préparés au choc que pourrait présenter le retour de Trump à la Maison Blanche. Écologie, sécurité, échanges commerciaux… Outre-Atlantique, les décisions pèseront lourd et, pour le reste du monde, c’est tout sauf Business as usual…
L’ouragan Hélène qui a fait des ravages sur la côte Sud-Est des Etats-Unis au début du mois n’y aura pas suffi : les questions écologiques ne se sont pas imposées dans la campagne présidentielle américaine. Cela ne peut guère surprendre de la part du candidat Trump, selon lequel la « fable » du changement climatique est une invention chinoise pour plomber la compétitivité américaine. Mais le silence de la candidate démocrate est plus surprenant, de même que son revirement sur l’exploitation des gaz de schiste. Soucieuse de satisfaire tout le monde, Kamala Harris ne risque-t-elle pas de décevoir l’électorat sensible aux enjeux environnementaux qu’elle prend pour acquis se demande Elior Chollet.
Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, nous avertit Jérémie Gallon, les Européens font preuve d’une trop grande négligence. Leur manque de vision stratégique pourrait bien les surprendre au lendemain du 5 novembre. Tout d’abord parce que si Trump l’emporte, il mènera une politique diplomatique et commerciale brutale à l’égard des Européens. Ensuite parce que même si c’est Kamala Harris qui gagne l’élection, plusieurs orientations fondamentales et bipartisanes éloignent désormais les Etats-Unis des rivages continentaux. Mais les Européens ont-ils la capacité à réagir à cette nouvelle vision américaine du monde, qui les marginalise ?
Quand on pense à l’esclavage et aux films mettant en scène des révoltes d’esclaves, ce sont avant tout des films américains qui nous viennent en tête avec les noms de réalisateurs connus comme Steven Spielberg, Quentin Tarantino ou encore Steve McQueen. La production française sur le sujet reste timide, malgré quelques réalisations remarquées ces dernières années. Il est d’autant plus regrettable, relève Pierre-Yves Bocquet, que le film de Simon Moutaïrou, Ni Chaînes Ni Maîtres, sorti le 18 septembre dernier, n’ait pas reçu un accueil critique plus large. La représentation, pour la première fois au cinéma, du marronnage au 18e siècle à l’île Maurice, en mettant en avant des personnages actifs, défendant eux-mêmes leur liberté, est une belle opportunité de renouveler notre imaginaire collectif à propos de la mémoire de l’esclavage. Comment expliquer ce rendez-vous manqué ?
Pris de court par l’élection de Donald Trump en 2016, les Européens ne sont guère mieux préparés à une éventuelle réélection du candidat républicain le mois prochain. Mais ils ne doivent pas pour autant se rassurer à bon compte en misant sur la victoire de la candidate démocrate car la prise de distance de Washington par rapport à l’Europe concerne désormais de nombreux domaines partagés par les deux camps.
Malgré les premiers résultats de l’administration Biden en matière d’action climatique, l’effacement du sujet jusqu’alors dans la campagne présidentielle ainsi que la timidité du programme Démocrate suscitent questionnements et critiques chez les tenants d’une action écologique plus rigoureuse pour les États-Unis, second émetteur mondial de gaz à effets de serre.
Sorti sur les écrans le 18 septembre, Ni Chaînes Ni Maîtres du réalisateur Simon Moutaïrou, est un film qui donne à voir pour la première fois le marronnage au temps de l’esclavage colonial à l’île Maurice au 18e siècle, en mettant en valeur des personnages qui se révoltent contre leur condition d’esclave. Véritable événement dans la production cinématographique française, ce film aurait mérité une réception critique plus large, engageant un débat sur la représentation de l’esclavage dans notre histoire et sa place dans nos mémoires.
Nouvelle-Calédonie : sortir de la violence, renouer le dialogue |
La Grande Conversation est la revue intellectuelle et politique de Terra Nova
À travers des publications, des analyses, des articles, nous donnons la parole à la contradiction et à la diversité des points de vue sur les défis du moment.